Aujourd’hui sort au cinéma la version 3D du premier épisode de la saga Star Wars : La menace fantôme. Le plus grand Space Opéra de tous les temps amorce ainsi son retour sur grand écran sept ans après la sortie de La revanche des Sith. L’occasion d’une rétrospective.
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Ce bon vieux tonton George Lucas (à moins que cela ne soit la Fox) s’est donc laissé tenté par l’obscurité facile de la conversion 3D… L’annonce de ce projet (courant 2010) n’avait surpris personne, tant Maître Lucas est adepte de la retouche lucrative. Il y avait déjà eu en 1997 une réédition de la « Trilogie Fondatrice » (Star Wars : Un nouvel espoir, L’Empire contre-attaque, Le retour du Jedi) sortie à l’origine entre 1977 et 1983. Au menu quelques rajouts numériques et un réenregistrement intégral de la musique. En 2006 les six films sortaient en DVD (la « Nouvelle Trilogie » : La menace fantôme, L’attaque des clones et la Revanche de Sith, étant sortie au cinéma entre 1999 et 2005). A l’occasion de cette édition DVD George Lucas avait là encore apporté des modifications aux plus anciens des six films pour les « harmoniser» avec les plus récents. Ces « petits détails » avaient alors déchaîné les passions parmi la communauté des fans, notamment le remplacement de l’aura d’Anakin « vieux » par celle d’Anakin « jeune » dans la scène finale du Retour du Jedi. Que les profanes qui ne verraient pas une seconde ce dont on parle ici, prennent seulement conscience que ces « trois petites secondes de charcutage numérique » suffisent à remettre en cause tout l’intérêt philosophique de l’œuvre. (Soit dit en passant, tout en admettant l’intérêt avéré de flâner sur J’aime pas l’actu, une personne n’aillant pas vu Star Wars devrait avoir d’autre priorités…)
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Hayden Christensen en Anakin Skywalker dans Le retour du Jedi version DVD, remplace Sebastian Shaw de la version de 1983.
Automne 2011 rebelote avec la sortie du coffret Blu-ray ! Le passage de la licence à la Haute Définition a là encore été le prétexte d’infâmes sévices numérisés. Dans Le retour du Jedi, au moment où Darth Vader balance par la fenêtre l’Empereur Palpatine on l’entend désormais crier « NOOON ! », dans le but de nous rappeler le même « NOOON !» beuglé à la fin de La revanche des Sith (Oui les profanes étant partis, on peut se lâcher…ah vous êtes toujours là !).
Toujours dans le même film les fameuses peluches insurectionnistes Ewoks (so cute !) ont maintenant la faculté essentielle de cligner des yeux ! (cute level master).
Même La menace fantôme a été retouchée. Le Yoda en latex articulé des mains expertes de Franck Oz (qui était déjà le marionnettiste du vieux maître Jedi dans les années 80) a été remplacé par la version en images de synthèse utilisé dès 2002 dans L’attaque des clones…
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Imaginez les frissons glacés parcourant l’échine nacrée de votre serviteur à l’idée d’aller voir pour vous l’avant première de La menace fantôme 3D dimanche dernier…
C’est pourtant l’esprit calme et serein, tel qu’il s’apprend sur Dagobah (bon maintenant les profanes ça suffit tirez-vous !), que votre plume dévouée roulait audacieusement vers le multiplex local, la tête pleine de souvenirs charmants des premières mondiales hystériques de sa jeunesse. Des milliers de fans devant les cinémas du centre villes, beaucoup déguisés, des animations, des bavardages et surtout cette ambiance caractéristique du « Geek en masse », où personne ne se connaît mais tout le monde se comprend…
Autant vous dire que ce n’était pas la même ce dimanche 5 févier à 11 heure du matin dans la salle 14 du Pathé Nice – Lingostière… Pas un cri de Wookie, pas un déguisement, pas un animateur de la FNAC, pas un applaudissement. Seul un R2-D2 grandeur nature ramené par un Fan Boy local. On s’enfonce dans son fauteuil et on pense aux conversions 3D de Disney, appréhendant déjà de se voir arriver des tirs laser au visage dans le brouhaha contemplatif des marmots qui emplissent l’endroit. On s’imagine déjà maudire l’inertie éducatrice de leur génitrice accompagnante et l’on commence à se demander s’il n’aurait pas été préférable de rester chez soi devant le Blu-ray.
Ça commence…logo vert sur fond noir, texte bleu sur fond noir, texte jeune déroulant sur fond étoilé : léger relief, une sorte de « 2D et demi ». Même si après tous ce n’était que du texte force est de constater que le générique donne bon ton de ce que sera la suite, pendant 2h12 la 3D on la cherche ! Quelques poissons passent devant l’écran lorsque Qui Gon, Obi Wan et « l’autre clown » plongent vers Otoh Gunga. Rien d’autre. Certains apprécieront la course de Pod Racers en version longue, bien que cette dernière soit déjà présente dans les bonus du DVD du film sorti en 2001…
On s’attend à une surenchère de 3D dégoulinante et au final rien. Si bien que les marmots sont sages pendants plus de deux heures et quittent la salle un peu déconcertés, ce qui en soit est plutôt un bon point !
Vous l’aurez compris cette ressortie de Star Wars Episode Un : La menace fantôme n’a que peu d’intérêt.
« Mais alors pourquoiiiii ?? » hurle votre serviteur, à genoux prosterné devant l’autel de son fanatisme… Et là, du fin fond du noyau obscur de la galaxie résonnent les cuivres mercantiles de la fanfare de la 20th Century Fox…
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Cette plaisanterie n’a coûté que 10 millions de Dollars.
-« Pardon, vous avez dit ? Rentabilité ? »
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